Des conseils
pour réussir vos cultures
Choisir des méthodes dîtes "bio" pour entretenir son potager (et son jardin) est favorable au respect de l'environnement et bénéfique à la biodiversité animale et végétale. Le potager est en effet un véritable écosystème dont l'équilibre est cependant fragile et qu'il convient de préserver par des bonnes pratiques.
Faire le choix d'améliorer son sol par des méthodes simples et encourager la symbiose des plantes, des animaux et des micro-organismes permet de produire des légumes sains et de réduire votre consommation d'engrais et de produits phytosanitaires, en sachant que ceux de synthèse seront interdits à la vente au 1er septembre 2019. Ces pratiques demandent généralement plus de temps, nécessitent beaucoup d'expérimentations et d'observations, mais apportent de nombreuses satisfactions.
La terre doit être retournée en automne sur 15 à 20 cm par bêchage ou labour. Les mottes éclateront sous l'action du gel et de la pluie.
On peut ensuite épandre du fumier ou du compost, bien décomposés, qui subiront notamment l'action bénéfique des lombrics et des très nombreux microorganismes du sol. Il est déconseillé de laissé le sol nu l'hiver, notamment à cause de l'érosion.
Une fois ressuyée au printemps, la fourche et le râteau, ou le croc, vous permettront d'émietter la terre en surface.
Cette méthode " sans labour " permet de moins perturber la vie du sol mais doit être accompagnée d'un apport de matière organique (fumier, compost, paillage) afin d'enrichir le sol et de favoriser une couche meuble et vivante en surface.
De nombreux jardiniers adoptent la fourche écologique, appelée aussi grelinette®, pour aérer/décompacter la terre au lieu de la retourner.
Cette méthode ne convient pas à tous les types de sol et de culture. Pour les terres lourdes (argileuses, limoneuses) ou pour des cultures comme la pomme de terre, le labour reste nécessaire afin d'ameublir le sol plus en profondeur.
La fourche écologique épargne non seulement la vie du sol mais aussi votre dos !
L'amélioration du sol permet de stimuler la vie animale et des micro-organismes qui participent à la transformation de la matière organique en humus, cela permet l'assimilation des nutriments par les plantes et l'aération du sol par les vers de terre.
• Engrais verts (phacélie, moutarde, vesce, trèfle incarnat...) :
ces plantes captent les éléments nutritifs du sol ou l'azote de l'air pour les légumineuses (trèfle, vesce, luzerne) et les restituent par la suite. Leurs racines permettent aussi d'aérer le sol.
Les engrais verts semés en fin d'été poussent durant l'automne et permettent de ne pas laisser le sol nu l'hiver. Ils sont ensuite fauchés, ou abandonnés aux gels hivernaux, puis enfouis dans le sol.
• Compost :
le compost idéal sera composé d'un tiers de matière organique riche en azote (tontes de pelouse, déchets de fruits et légumes) et de deux tiers de matière plus carbonée (feuilles sèches, paille ou branches broyées) le tout remué plusieurs fois dans l'année, humidifié si besoin et installé à même le sol.
Epandez le compost au printemps suivant et mélangez-le à la terre.
• Fumiers :
on les trouve déshydratés en poudre ou en granulés, en mélange avec terreaux ou en vrac chez les agriculteurs. Privilégiez le fumier de cheval ou de bovins. Ils offrent un apport équilibré et surtout de la matière organique.
Les guanos sont eux très concentrés en azote et à utiliser avec précaution.
• Paillis :
sur le même principe que le compost, les paillis se décomposent à même le sol plus ou moins rapidement selon leur nature (voir paragraphe suivant pour les détails).
• Corne torréfiée, sang séché :
riche en azote, à action lente et facilement assimilable.
• Algues :
les terreaux enrichis aux algues permettent d'apporter beaucoup d'oligo-éléments et notamment le phosphore. Ils sont équilibrés, puissants et la plupart bénéficient de l'agrément pour la culture bio.
Les traitements chimiques sont souvent simples à appliquer et efficaces... mais ils peuvent réduire la vie animale ou les micro-organismes utiles ou nécessaires à l'écosystème du jardin.
Stimuler les défenses naturelles des plantes, détourner, dissuader voire détruire les nuisibles, ralentir voire empêcher la prolifération des champignons... Voici quelques pratiques de bon sens issues de l'observation du jardin durant des siècles et dont des études récentes tendent à montrer l'efficacité.
Recultiver une plante ou de la même famille au même endroit appauvrit le sol en éléments spécifiques à celle-ci. De plus, maladies ou ravageurs peuvent être encore présents dans le sol, favorisant ainsi une nouvelle contamination. C'est donc naturellement que la rotation des cultures s'impose. On organisera cette rotation en fonction
des 6 groupes :
- légumes tubercules (pommes de terre, topinambour)
- légumes racines (radis, carottes, navets,...)
- légumes feuilles (épinard, salades, choux, poireau...) consommateurs d'azote
- légumes graines de la famille des légumineuses (haricot, pois,...) qui apporte de l'azote
- légumes fruits (tomate, aubergine, courges...) consommateurs d'azote
- légumes bulbes (aïl, oignon,...)
Faire cohabiter des plantes ensembles doit se faire de façon raisonnée. Les substances dégagées par certaines plantes (dans l'air ou le sol) déroutent ou repoussent les prédateurs d'autres plantes.
Ainsi le poireau repousse la mouche de la carotte, et inversement, ou encore l'œillet d'inde protège vos pieds de tomates de certains nuisibles.
Parmi les plantes " amies " les plus connues on trouve le souci, le basilic, lavande, sauge, armoise…
Avec les traditionnels souffre et bouillie bordelaise (fongicide), les huiles bio ou le savon noir, on trouve désormais dans le commerce des extraits de plantes ou de concentrés de décoction ou de purins adaptés à la majorité des maux ou besoins du potager.
Beaucoup de plantes sont connues pour leur action bénéfique (préventive, curative, répulsive). Mais attention, malgré tout ce sont des solutions actives qui peuvent en surdosage être néfastes (par exemple les purins peu dilués peuvent " brûler " les plantes, ou bien le pyrèthre, insecticide issue d'une vivace, est toxique à hautes doses…)
Certains animaux au jardin (mammifères, oiseaux, reptiles, batraciens, insectes...) sont de précieux auxiliaires du jardinier. Ils participent à la chasse aux ennemis des cultures comme les limaces, les escargots, les chenilles, certains insectes comme les pucerons… Des aménagements simples à mettre en place favoriseront leur venue et leur fourniront un abri accueillant.Prévoyez une petite mare pour accueillir des batraciens et des libellules. Un mur de pierre servira de refuge pour les lézards et les crapauds. Laissez un tas de feuilles ou de bois pour que le hérisson s’abrite durant l’hiver.
Plantez une haie avec une diversité d’arbustes et vous ferez le bonheur des oiseaux…Rouge-gorge, mésange, rossignol, sittelle, moineau, roitelet, chardonneret… sont de précieux auxiliaires : ils se régaleront de nombreux insectes, mais aussi de limaces et autres escargots. En hiver, lorsque la nourriture se fait rare, il est possible de les nourrir avec des boules de graisse contenant des graines de tournesol ou de millet.
Vous pouvez également construire des abris à insectes (une bûche percées pour les abeilles solitaires, des pots remplis de paille pour les perce-oreilles…), que vous installerez dans le jardin. Il existe également dans le commerce des hôtels à insectes que vous installerez à proximité de vos légumes.
De nombreux insectes sont utiles, soit en tant que prédateur de nuisibles, ou bien en tant que pollinisateurs, il est important de les favoriser. Cela se fait notamment en réduisant les traitements chimiques, en fabriquant des abris pour ces auxiliaires (coccinelles, chrysopes, syrphes...), en plantant des fleurs au potager…
Le commerce propose de plus en plus de solutions biologiques.
La larve de chrysope est vorace en pucerons, tout comme celle de la coccinelle.